JEUNESSE
Née à Santiago, au Chili, elle débute son cours primaire en France et en Italie, accompagnant sa mère pendant que
cette dernière poursuit des études des Beaux Arts. Ses parents se séparent quand elle a de huit ans et elle
demeure avec son père au centre-ville de Santiago C’est là qu’elle commence à fréquenter les salles de cinémas du
quartier avec une cousine et son intérêt pour le cinéma débute. Suite à la mort de son père, Marilú est adoptée
par une grand-tante paternelle. Elle poursuit ses études secondaire au Lycée Expérimentale Manuel de Salas, lycée
public avant-garde, ou elle développe sa curiosité en choisissant un éventail de cours différents comme
Astronomie, Littérature, Sciences, Bibliothèque, Travaux Manuels, Couture, Athlétisme, etc, devenant championne de
saut en hauteur. Elle exerce divers métiers pour payer ses livres : vendeuse de caramels, de livres, de revues,
couturière de linge d’enfant, sondage porte à porte et plus tard chauffeur de taxi pour payer ses études
universitaires.
Diplômée de la faculté d'architecture de l’Université de Santiago, elle est assistante au cours d’Histoire de
l’Architecture. Elle complète également un certificat d'études cinématographiques à l'O.C.I.C., mais cette école
de cinéma n’a pas de cours pratiques et Marilú décide alors de partir au Panama avec deux copines pour aller
acheter la caméra Bolex dont elle a toujours rêvé. Pendant trois mois, les trois jeunes femmes parcourent
l’Amérique du Sud sur le pouce. Cette expérience l’éveille au goût du voyage.
CUBA
En 1969-70 elle séjourne à Cuba avec son premier mari, l’écrivain chilien Bernardo Subercaseaux. Elle enseigne
l’architecture à l’université de La Havane, en échange, elle doit participer à la production de films à l’Institut
cubain de l’art et de l’industrie cinématographique (I.C.A.I.C.) mais il n’y a pas de production de films cette
année. Elle visionne 756 films de leur collection (dont la Nouvelle Vague, des films américains des années 1930 à
1950, des films tchèques, polonais, roumains, allemands etc.). Elle rencontre des écrivains cubains et étrangers
(Felix Contreras, Roberto Fernandez Retamar, Cintio Vitier, Mauricio Wacquez, l’anthropologue Oscar Lewia,
Reinaldo Arenas, etc.). Après un an à Cuba, son mari et elle partent en Espagne, puis en France avant de
finalement séjourner en Angleterre. C’est là qu’elle apprend l’élection de Salvador Allende au poste de président
de la
République.
CHILI
En 1971 au Chili, elle travaille à l’Institut de cinéma éducatif du département de Culture du ministère de
l’Éducation. Elle réalise son premier documentaire Amuhuelai-mi (Tu ne partiras pas) sur les amérindiens
Mapuches. Aussi « ABC » et « Donde voy a encontrar otra Violeta », sur la folkloriste Violeta Parra. Elle
collabore dans le
documentaire de son mentor Patricio Guzman, La Batalla de Chile. Elle se lie d’amitié avec les cinéastes
Dario Pulgar, Carlos Piaggio, Valeria Sarmiento, Raul Ruiz, Adrian Cooper, etc.
QUÉBEC
Après le coup d'État qui renverse le président Allende en 1973, Marilú s'installe définitivement au Canada, mais
c’est au Québec qu’elle fait sa vie. Elle y poursuit sa formation en effectuant une maîtrise en histoire de l'art,
puis des études de doctorat en Études Françaises.
Au Canada, elle fait ses premières réalisations à l'Office national du film du Canada. En 1980, elle fonde sa
compagnie Les Films de l’Atalante, avec Dominique Pinel. Marilú réalise et produit divers films, remportant des
prix nationaux et internationaux. Avec chaque film, elle a voulu trouver un concept différent et une expression de
métissage culturel et d’hybridité. Ses films à caractère autobiographique sont nés d’une urgence et d’une
tentative de trouver une voix, sa voix. Elle a touché aux problèmes de l’exil, à la mémoire, en utilisant un genre
cinématographique hybride, empruntant au documentaire, à la fiction et à l’essai.
Elle publie des articles et des nouvelles dans les revues Liberté, Possibles, Lumière, En route et
Châtelaine. Aux Éditions Québec Amérique, en 1981, elle publie Les Compagnons de l’horloge
pointeuse, recueil de nouvelles – mis en nomination pour le prix de la Ville de Montréal – et, en 1986,
toujours chez Québec-Amérique, Miami Trip, un autre recueil de nouvelles. En 2020, ses nombreuses
nouvelles sont reprises, en édition électronique, par le site https://www.lecturiels.org
Elle a été membre de jurys pour le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec, de la
Fondation Guggenheim, à New York, et de Patrimoine Canada.
ENSEIGNEMENT
Elle a enseigné le cinéma à l’Université Laval, au collège Bois-de-Boulogne, à l’Université Concordia. Parmi ses
élèves : Maxime Groux, Julien Knafo, Sarah Mishara, John Ashmore, Simon Poudrette, Patricia Chica, Izabel Grondin,
Myriam Bouchard... et, dans sa maison de production, elle a formé des stagiaires qui sont devenus de jeunes
cinéastes reconnus (Annik Blanc).